La campagne a pris un visage d’angoisse. Larupture du front français à Sedan a jeté sur les routes toute une population terrorisée par le déluge de fer et de feu que les Stuka et les chars font pleuvoir indistinctement sur les civils et les militaires.
Charettes, bicyclettes, motocyclettes et automobiles déferlent en flot ininterrompu en direction de l’ouest et du sud.
Par leur propre spectacle et par les nouvelles ( fauses ou vraies ) qu’elles propagent, ces foules sèment la peur et la panique dans les villages qu’elles traversent.
Partout c’est une vision d’horreur que de voir ces miséreux s’abattre dans les champs ou sur les places des mairies, se bousculant autour d’un maigre repas ou dormant au soleil et se réveillant soudainement dans un cri, lorsque le bruit d’un moteur leur fait croire que les bombardements allemands ont repris.