De Gaulle face au general Giraud

En novembre 1943 le comité francais de libération nationale CFLN a tranché. Entre Henri Giraud, l’évadé de Konigstein aux moustaches aussi arquées que ses jarrets et le dissident de Londres, Charles de Gaulle, au profil conquérant, il a élu le second comme unique président.

Ensuite, Giraud a été nommé commandant en chef par son ancien rival. C’en est donc fini de la Dyarchie compliquée qui régnait sur le CFLN crée le 3 juin sous la coprésidence des deux généraux.

Depuis son arrivée en Afrique du Nord le 30 mai de Gaulle a dû compter avec la méfiance de Roosvelt qui n’envisage toujours pas que la France puisse recouvrer sa souveraineté politique avant la libération de son territoire par les Alliés.

Mais le soutien que lui a apporté la résistance intérieure et la défection progressive des giraudistes séduits par ses capacités d’homme d’Etat, ont conforté l’autorité du chef de la France combattante. Les bévues de son adversaires maladroit qui tient la politique en horreur ont fait le reste.

Bientot réunie une Assemblée consultative garantira la légitimité d’un véritable gouvernement français.


Charles de Gaulle analyse la Guerre d’Algerie

La lutte Sombre et lointaine de huit ans au cours de laquelle alternaient, sans qu’on parvînt à se décider, l’intention de gagner la guerre et celle de faire la paix.

Quels fussent, sur le terrain, le courage et les pertes des combattants, les efforts et les mérites des administrateurs, le résultat final était un grave revers militaire suivi d’une inévitable, mais humiliante, liquidation politique.
Jusqu’à ce que l’insurrection ait éclaté, les ministères successifs et éphémères de Paris n’avaient fait que louvoyer.
Il est vrai qu’en 1947 était adopté un Statut de l’Algérie qui y créait une assemblée élue au suffrage universel, ayant qualité pour voter le budget et délibérer des affaires du Gouvernement général.
C’était là un pas important dans la bonne voie et, pour peu qu’on en voulût faire d’autres, la marche du territoire vers la prise en main de ses affaires par ses propres habitants et l’apparition progressive d’un État algérien associé à la République française se fussent sans doute accomplies pacifiquement.

Par malheur, l’action d’une grande partie des éléments de souche française et la routine administrative avaient bloqué l’évolution.