FSSF – MULES AND MOUNTAINS
ITALY 1944
Récit de Joe Dauphinais
1st Company – 2nd Regiment
FIRST SPECIAL SERVICE FORCE
Blessé à la Difensa – une balle dans le bras.
Après un bref séjour à l’hôpital, Joe réussit à se faire
renvoyer en première ligne…
A l’hôpital, ils avaient bourré mes plaies avec de la gaze qui ressortait à chaque extrémité de ma blessure.
Lorsque je reçois enfin la permission de retourner en ligne je dis à l’infirmière:
– « Hey, vous allez m’enlever ces putains de chiffons de mon bras? »
L’infirmière se met à rire:
– « Mais de quoi parlez vous ? »
Je réponds:
– « Je vous ai vu bourrer ce putin de trou de balle avec des chiffons! »
L’infirmière continue à rire et me dit:
– « Non, nous n’allons pas les enlever! Lorsque vos blessures cicatriseront,
la gaze sera poussée naturellement hors de vos blessures. »
Etant encore un gamin je ne comprenais rien à ces choses la…
Après avoir quitté l’hôpital, on m’envoie dans un putin de «Repple Depple»
(argot de GI pour centre de remplacements).
Le nom était bien choisi, «Replacement Depot».
On attendait la jusqu’à ce qu’on vous verse dans une autre unité…
Et vous pouviez finir dans n’importe quelle autre unité!
Et moi je me trouvais la!
Un soldat de la Force… avec tout cet entraînement!
Et voilà qu ils me font passer dans un centre de remplacements!
Système de merde…
Alors je me tiens dans une colonne et ce vieux sergent nous passe en revue
et lorsqu’il voit mon patch de la Force il s’exclame:
– « Oh merde alors! – TOI tu ne restes pas dans la ligne! »
Des soldats mécontents commencent déjà à demander
– «Mais c’est qui celui la?»
Le sergent me présente devant toute la colonne et dit:
– « Yen a d’autres parmi vous qui veulent le suivre? Alors vous voulez savoir qui c’est hein?
La First Special Service Force! Rien a foutre! Donnez lui tout ce qu’il veut! »
Alors j’entre dans l’armurerie et un autre vieux sergent m’appelle et dit:
– «Une Thompson fiston ? Prends celle que tu veux!»
Je lui répond:
– « Non je ne veux pas de Tommygun, je veux un M1! »
Il me regarde d’un air étonné et dit:
– « Comment ça tu ne veux pas une Thompson? Mais tout le monde veut une Thompson! »
Et je réponds:
– « Non je veux un Garand! Le mien est hors d’usage! »
Toujours très étonné il dit:
– « Ok, va en choisir un! »
Il y avait un rack de fusils devant moi – et je parle d’UN RACK énorme!
Il y avait des milliers de fusils! Alors je parcours ces putains de fusils et vu que j’avais
le droit de faire mon choix je finis par en trouver un qui me plaît –
bien balancé et un bois lisse comme du verre!
Je me met en route pour les montagnes et lorsque notre médecin le Major Evashwick voit ma blessure il dit:
– « Avec des blessure non cicatrisées, ya pas moyen que je te renvoie en première ligne! »
Je réponds:
– « Cest hors de question que je redescende à pied a Santa Maria! »
Il réfléchit et finit par dire:
– « Ok alors on va te trouver un petit job! »
Il décroche le téléphone et dit:
– «Hey, j’ai un homme pour vous pour les convois de mules»
Alors je rejoins le premier convoi de mules en vue.
Il y avait entre 30 et 40 mules!
Alors me voilà frais de l’hôpital – après avoir marché une nuit entière pour rejoindre le front –
en état de santé lamentable – et je me dis que je ne vais quand même pas porter mon
putin de paquetage de combat sur le dos…
Je vais laisser les mules le porter!
Je commence à me débarrasser de mon équipement et à le mettre sur une mule quand ce vieux civil italien me dit:
– « Non, non, non! Pas ma mule! Elle a les jambes malades! Regardez ses jambes! »
Je dis:
– « Je veux ce paquetage sur cette mule! »
Le civil reprend:
– « Non, non, non! »
Je prend mon Garand et le pointe vers lui et ce pauvre bougre a failli m’arracher mon putin de bras tellement
il se pressait pour m’aider à enlever mon équipement!
On se met en route et on grimpe le long d’une falaise lorsque
deux ME-109 s’approchent et commencent à nous tirer dessus!
Les mules et les guides se mettent à courir dans tous les sens!
On a perdu une mule…une seule…
…
Vous voulez savoir laquelle?
…
La putin de mule qui portait mon paquetage!
Elle est passée tout droit en bas de la falaise! On aurait dit que le précipice faisait plusieurs centaines de mètres
et il m’a paru un éternité avant que j’entende un « plump » au fond.
Et la tout en bas il y a mon paquetage!
Et moi je remonte en ligne et je n’ai même pas de chaussettes de rechange!
C’est tellement bête que des choses comme ça arrivent.
Une fois en haut mes potes se foutaient de moi:
– « C’est bien fait pour toi salopard… pour avoir menacé de mort ce pauvre Italien!!! »
Les mules amenaient le ravitaillement à la Force en haut des montagnes et redescendaient avec les corps.. .
Croyez moi, c’était une sacré putin de punition de faire ça!
J’ai fais un seul aller-retour avec les mules et après j’ai préféré retourner en première ligne que de me faire tuer à
m’occuper de ces saletés de mules!
1st Company – 1st Battalion – 2nd Regiment
FIRST SPECIAL SERVICE FORCE