Britt foule le sol Italien à Salerne le 19 septembre 1943. C’est son 3ème débarquement… son commandant de compagnie est très vite blessé et Britt se retrouve à la tête de la compagnie L.
Ses premiers exploits au feu en tant que Commandant de Compagnie ont lieu lors de l’assaut sur la ville de Acerno, 10 miles à l’est de Salerne. L’avance de sa compagnie est stoppée nette dans un verger de châtaigniers à l’ouest de la ville – un nid de mitrailleurse allemand empêche toute avance.
Furieux, Britt saisit une grenade à fusil et rampe jusqu’à une position exposée. Il tire et tue les deux servants de la mitrailleuse. Pour cette action et l’agressivité avec laquelle il a mené sa compagnie au combat, on lui attribue la Silver Star.
Un peu plus tard, un obus de mortier explose près de lui et il reçoit un éclat dans le bras. Il obtient ainsi sa première Purple Heart.
Le 29 octobre 1943 à Pietravairano, il organise et dirige un tir groupé des mitrailleuses de deux compagnies sur des positions ennemies au Monte San Nicola. Son action permet à une unité voisine de lancer une attaque et de saisir son objectif. On lui attribuera la Bronze Star pour cette action.
Début novembre, le 30th Regiment reçoit l’ordre de saisir et de tenir le Monte Rotondo, près de Mignano.
Les hommes ne sont pas équipés pour l’hiver. Cette montagne est statégique car elle surplombe la route qui mène à Rome.
La Compagnie de Britt fait partie de l’assaut. Ses hommes sont fatigués, trempés, frigorifiés, misérables…Pendant plusieurs jours, le régiment lance des assauts répétés et progresse péniblement.
La température a chuté, il pleut en permanence, les tirs d’artillerie allemands ne cessent jamais…
Le matin du 8 novembre 1943, sans avoir reçu de ravitaillement depuis deux jours, ils prennent le sommet de la montagne.
Le bataillon de Britt gagne une Presidential Unit Citation à cette occasion.
Cette montagne est tellement importante que les Allemands lancent immédiatement une contre-attaque dans un ultime
effort pour déloger les Américains du sommet…
Le matin du 10 novembre 1943, la compagnie de Britt est réduite à 55 hommes.
Ils doivent tenir une zone de 200 mètres le long des pentes est de la montagne.
Le Battalion Commander, Lt. Col. Edgar C. Doleman:
« Dans cette position défensive étendue de forêt dense, le seul moyen de garder le contact entre nous était par l’intermédiaire de patrouilles et de postes d’écoute. »
A 8h30, une compagnie allemande d’une centaine de soldats contre-attaque et passe à travers un brèche entre la compagnie L et la compagnie K sur la face nord. Les Allemands capturent un nid de mitrailleuse américain ainsi que 4 GI’s.
Alors que les Allemands continuent leur progression vers les position de Britt, il font marcher leurs prisonniers devant, formant ainsi un bouclier humain.
Le Cpl. John Syc se souvient:
« On ne pouvait pas voir les prisonniers américains mais on pouvait les entendre crier « Ne tirez pas ».
Alors que le groupe était à environ 25 mètres de nos positions, Britt a compris le truc et a crié aux prisonniers: « Tirez vous! On va ouvrir le feu de toute façon! » Les prisonniers se sont jetés à terre devant les Allemands on a ouvert le feu. »
Le combat est à présent au corps à corps. Britt est une cible parfaite car il passe dune position à l’autre pour garder une vue d’ensemble.
Il vide 5 chargeurs de sa carabine et se retrouve sans munitions.
Le PFC Fred E. Marshall raconte:
« Britt courait dans tous les sens autour de notre position, tirant sur tout ce qui bougeait. Un peu plus tard, j’ai vu qu’il saignait au visage et
qu’il n’avait plus de munitions. Il a saisi le fusil d’un homme gravement blessé à côté de moi et a continué à tirer sur les Allemands.
Puis il a pris quelques grenades et est parti dans les bois à la chasse aux Allemands au dela nos positions.
Je pouvais voir Britt lancer ses grenades. Les balles sifflaient à ses oreilles et les grenades allemandes explosaient autour de lui!
C’est un miracle qu’il n’ait pas été tué. »
Sgt. James G. Klaes était la:
« J’ai vu Britt lancer une douzaine de grenades.. Les Allemands lui lançaient aussi des grenades et concentraient leurs tirs sur lui.
Son visage, sa poitrine et ses mains étaient couverts de sang en raison des 3 grenades à manche allemandes qu’il avait repoussées avec les pieds juste avant qu’elles n’explosent! »
L’assaut initial allemand est en train de faiblir et les attaquants se replient dans les bois devant les positions de Britt.
Réalisant le danger, Britt dit à ses hommes de le suivre et il s’enfonce dans les bois pour aller nettoyer le terrain.
Le Cpl. Eric B. Gibson de Chicago et le Pvt Hunter Schimer de New York City l’ont suivi.
Cpl Gibson:
« J’ai remarqué que sa gourde et son étui de jumelles étaient ciblés d’éclats et d’impacts de balles!
Durant la matinée, on a du lancer une bonne trentaine de grenades. Après la bataille, on a compté 14 Allemands morts devant notre position, la plupart tués par Britt. Durant toute la matinée, Britt et les Allemands ont échangé des coups de feu parfois à une distance de moins de 10 mètres!
Il m’a sauvé la vie un peu plus tard dans les bois lors d’une rencontre hasardeuse avec une mitrailleuse allemande. »
Des « renforts », constitués du personnel du Battalion HQ et 20 Mortarmen arrivent en début d’après-midi.
Lorsqu’ils arrivent, le noyau dur de la défense américaine au sommet n’est plus que constitué de Britt et 4 de ses hommes.
Dès les renforts installés, Britt redescend dans les bois déloger les derniers Allemands.
On retrouve 14 Allemands morts devant sa position et 21 autres dans les bois.
Ses hommes prennent 4 prisonniers.
Cpl Gibson:
« Britt était partout ce matin la et constituait une armée à lui tout seul! Ses actions et sa bravoure ont principalement contribué à repousser l’attaque allemande. S’il avait échoué, la compagnie se serait retrouvée isolée au sommet de Monte Rotondo. »
Après la consolidation des défenses au sommet de la montagne, le Battalion Commander Lt Col. Doleman écoute le rapport de Britt.
Il constate que Britt saigne à travers son uniforme à 4 endroits différents.
Malgré le refus de Britt, Doleman l’envoie à l’Aid Station.
Le Capt. Médecin Roy Hanford se rappelle de ces moments:
« Occupez vous des autres d’abord, m’a dit Britt, j’ai une petite égratignure ici, vous regardez ça quand vous aurez le temps. »
Son attitude dans notre Aid Station a été un exemple pour les blessés et le personnel médical.
Je lui ai demandé s’il voulait aller à l’hôpital; il m’a répondu: « Non Doc, il faut que je retourne au sommet pour aider mes boys. »
Ce n’est que plusieurs jours plus tard, lorsque nous étions au repos, que Britt m’avoua qu’il avait un éclat de grenade logé dans la poitrine. »
Pour son courage et son action ce jour la on lui attribuera plus tard la Medal of Honor, la Military Cross of the British Empire, la Valore Militare Italienne et par la même occasion sa deuxième Purple Heart.
Recit par Dogface44